vendredi 28 novembre 2014

Réseau à haut débit (suite5)

La technologie ATM :

ATM (Asynchronous Transfer Mode) tire ses bases d’une technique de multiplexage asynchrone ATD(Asynchronus Time Division), développée au CNET(Centre National d’Études et de Télécoms) en France en 1982.  ATM supporte des liaisons point à point ou multipoints.

Les principes :

  • Mode de transfert: partage des ressources réseau entre plusieurs communications en combinant 2 techniques:
ü   Une technique de commutation: commutation de cellules
ü  Une technique de multiplexage: Multiplexage Temporel Statistique à l’entrée du réseau ou allocation dynamique des intervalles en fonction des besoins
  •  Asynchrone:
ü   Le terminal envoie à des débits variables en fonction du trafic
ü   Indépendance  temporelle entre le terminal et les équipements réseau
ü   Indépendance sémantique, c’est-à-dire que dans le réseau toutes les données subissent le même traitement(services non différenciés). Le traitement des caractéristiques de chaque flux se fait à l’extrémité
  • Transfert de tout type de trafic (VDI)
  • Absence de contrôle d’erreurs et de contrôle de flux dans le réseau
  •  Mode orienté connexion(circuit virtuel): des CV en full duplex en mode point à point ou unidirectionnel en mode point à multipoint
  •  Trames de petite taille fixée et normalisée, appelées cellules
ü   Taille petite pour permettre une commutation rapide et minimiser la gigue
ü  Taille compatible avec la couverture max du réseau sans écho
  • Entête de taille limitée pour assurer une commutation rapide
  • Peut fournir à chaque client un débit adapté de 155Mbps à 622Mbps

Le Modèle ATM :

         Le modèle ATM est défini en couches selon 3 plans:
         Plan utilisateur: définit le transfert des données utilisateur
        Plan contrôle: définit le transfert des données de signalisation(la signalisation dans ATM se fait hors bande)
        Plan Gestion: définit les fonctions d’administration du réseau (cellules OAM)

L’architecture protocolaire :


1.      Couche physique

Définit l’accès au média à des débits variables sur des supports différents: " le système de transmission
ü  2 sous-couches ;
        Sous-couche de convergence,
        Sous-couche de média physique.
·         Sous couche de convergence assure :
         L'adaptation de débit,
        Génération de la séquence de contrôle(HEC)
        Délimitation des cellules et adaptation au système de transmission: PDH, SDH, nB/mB
·         La sous-couche de média physique
-        Synchronisation
-        codage et décodage
-        adaptation au support

La cellule ATM :

Contient 2 champs spéciaux :
    - l'en-tête, sur 5 octets
    - le champ d'information, sur 48 octets
Il existe 2 types d'en-tête :
         EN-TETE UNI :
-        GFC : Generic Flow Control
          EN-TETES UNI ET NNI :
-        PTI : Payload Type Identification
-        CLP : Cell Loss Priority
-        HEC : Header Error Control
-        VPI : Virtual Path Identifier
-        VCI : Virtual Channel Identifier

La commutation :




Ø  Le switch tient à jour pour chaque port une table de commutation
Ø  Cette table associe à chaque circuit (VPI/VCI) un port et un numéro de circuit de destination


2.      La couche AAL 

Le rôle de la couche AAL est de prendre les informations de la couche immédiatement supérieure (appelées PDU : Protocol Data Unit) pour les insérer dans les champs d'information des cellules de la couche ATM. Pour ce faire, la couche AAL réalise deux grandes fonctions réparties dans deux sous-couches :
La sous-couche SAR (Segmentation And Reassembly) qui assure, du côté émetteur, le découpage des informations provenant des couches supérieures en cellules, et du côté récepteur, leur reconstitution : c'est donc le mécanisme de cellulisation. Il sera généralement intégré sous forme hardware.
La sous-couche CS (Convergence Sublayer) qui assure les fonctions d'adaptation des couches hautes (couches utilisateurs) : les fonctions de correction d'erreurs, de traitement des pertes et des insertions de cellules, de filtrage des variations de délais de transmission et de récupération de l'horloge.

Fonctions réalisées par les couches :


ATM est sans doute ce qui se fait de mieux en matière de technologie réseau, mais il en fait trop par rapport aux besoins d’aujourd’hui. En faire trop implique de dépenser plus d’argent en R&D, en formation, en fabrication, … ce qui a pour conséquence de ralentir la diffusion de ladite technologie. L’ATM reste aujourd’hui cantonnée aux réseaux d’opérateurs. Techniquement ATM a tout pour s’imposer, mais l’histoire de  de l’informatique a montré que cela n’est pas un gage de pérennité. Les protocoles qui se sont imposés sont les plus simples, les moins chers et surtout les mieux adaptés aux besoins des utilisateurs.

Evolution de l’encapsulation IP :


Mettre en place une interconnexion de réseaux :

         Comment interconnecter des LAN distants de plusieurs centaines de Km?
        MAN 
·         FDDI
·         Ethernet 10 Gbit Ethernet ou First Mile Ethernet (802.3ah)
        WAN: plusieurs solutions d’opérateurs:
·         RNIS: de 64 Kbps à 2Mbps;
·         LS: liaisons numériques en point à point entre 2 sites: 2Mbps;
·         xDSL: liaisons numériques en point à point entre 2 sites de plus en plus utilisée pour l’accès à l’Internet de 64Kbps à 6Mbps;
·         ATM: liaison en fibre optique à commutation de cellules de 155Mbps à 622Mbps;
·         Frame Relay: liaisons numériques à commutation de trames de 64Kbps à 34Mbps;
·         IP/VPN: interconnexion des LAN via Internet sécurisé;

Quel WAN pour interconnecter les LAN?


Choix d’une solution?


Tarification des services :

         La fourniture d’un service comprend:
        Des frais d’accès au service: englobent les frais d’établissement ou de mise en service; Ces frais sont comptés pour chaque raccordement au service (chaque extrémité);
        Un abonnement et une redevance d’usage: cette redevance dépend de:
·         Du temps et de la distance, ces éléments peuvent subir des modulations tarifaires en fonction des créneaux horaires d’utilisation (réseau téléphonique);
·         Du volume de données transféré: réseaux de données (X.25, FR, etc.). La redevance dépend du débit nominal du lien et des descripteurs de trafic à l’abonnement;
        L’opérateur fournit généralement les moyens d’accès: modems, routeurs,…
         Le choix entre la réalisation d’un réseau privé, à base de liens privés ou publics ou le recours aux services d’un opérateur est essentiellement motivé par des économies d’échelle, la maîtrise des coûts et des techniques (protocoles, Voix/données) et  certaines spécificités des informations (confidentialité…)

Dimensionnement des liaisons WAN :

         Etape 1: Identifier les flux
        Le but de cette étape est de caractériser les flux de chaque application (type, périodicité) et d’identifier les acteurs qui émettent et reçoivent les données
        Flux conversationnel (Telnet)
·         Trames courtes, fréquence soutenue
        Flux transactionnel (serveurs web-sites centraux)
·         Trafic montant: trames moyennes
·         Trafic descendant: trames longues par rafales
        Flux de type transfert de fichiers (partage, sauvegarde)
·         Trames longues et trafic soutenu
        Flux client/serveur
·         Transactionnel entre le client et le serveur applicatif
·         Transfert de fichiers entre la base de données et le serveur applicatif
         Etape 2: Estimer la volumétrie
        Audit du réseau existant
        Hypothèse sur le trafic supporté
         Etape 3: Matrice de flux
        Etablir une matrice de flux qui définit les volumes de flux échangés entre les différents sites
·         Vj = Vu * U   Vu: Volume journalier par user; U: nombre d’utilisateurs
         Etape 4: calcul de bande passante du lien: Bp ou débit
        Bp= Vj * Th * Ov * 1/Tu* 1/3600 * (8*1024) = Vj * 0,3*1,2*1/0,8*1/3600*8*1024=Bp= Vj*1,024
·         Bp: bande passante instantanée  calculée pour une liaison en Kbps
·         Vj: volume journalier en Ko(somme des flux sur le lien)
·         Th: coefficient pour calculer le trafic ramené à l’heure chargée, 20 à 30% du trafic journalier concentré sur une heure
·         Ov: overhead généré par les protocoles,  généralement 20% pour TCP/IP
·         Tu: taux max d’utilisation de la bande passante du lien: 80% en général
·          1/3600: ramener la volumétrie sur une heure en secondes
·         8*1024: convertir les Ko en Kbits
         Etape 5: Calcul du temps de réponse d’un flux applicatif
        Tps = Vo(en Ko)/Bp(Kbit/s)

        Tps: temps de réponse souhaité
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