Introduction
- But
: Faire le point sur les technologies et les architectures des réseaux à
haut débit, et de leurs caractéristiques.
- Objectif
: ce cours présente les nouvelles classes d'applications, leurs besoins et
leurs contraintes, ainsi que l'ensemble des techniques nécessaires à la
construction de réseaux à haut débit et notamment la transmission et la
commutation de données à plusieurs Mbit/s
Plan du cours
ü Etat actuel des réseaux de communication/Problématique
ü Motivations pour le développement à HD
-
Evolution
des technologies
-
Evolution
des besoins
-
Définition de la QOS
-
Classification
des applications
ü Les solutions à haut débit
-
LAN
à très haut débit
·
LAN
de 3ème génération Gb/s LAN
·
Réseaux
d’interconnexion: 10giga Ethernet, EFM
·
Réseaux
d’interconnexion: 10giga Ethernet, Ethernet carrier grade
·
Réseaux
mobiles à haut débit
-
Les solutions longue distance
·
Techniques
de transmission à haut débit: , xDSL, SDH, WDM
·
Frame
Relay
·
la
technologie ATM
Quelle définition pour les Hauts Débits?
ü Notion problématique se réfère à un contexte technologique daté
ü Un débit élevé est un débit > à la pratique courante du moment
ü Le haut débit n'a de sens en dehors des services et usages qu'il
autorise
ü La définition du HD n'est pas homogène sur l'ensemble d'un réseau.
·
Réseaux de transport :
-
Réseaux
publics: de qq Kbps à 2Mbps
-
Réseaux locaux: qq Mbps à 10 Gbps
·
Réseaux d'interconnexion : >100 Mbps
Etat actuel des Réseaux
- Réseaux spécialisés: un réseau par type de
service(application)
ü Réseau Télex : transfert de messages à 300bps
ü RTC : analogique puis
numérique avec un débit de 64Kbps
ü TV :
diffusion sur support ondes radio (UHF, VHF); par satellite, TV câblée
ü Réseaux informatiques
: transfert de données
-
X.25 < 2 Mbps
-
LAN de 4 à 100Mbps
-
TCP/IP : Internet
Motivations pour le développement à HD
ü Evolution des technologies
-
Micros et stations très rapides È le réseau
devient un goulot d ’étranglement
-
Les LAN offrent des débits >100 Mbps
-
Baisse des prix des micros et stations au détriment
des mainframes
-
Connectivité à Internet
-
Support
de transmission plus fiables; fibre optique
ü Evolution des besoins
-
Du texte vers l’image È augmentation du
volume de données È compression
-
Intégration des réseaux et services
-
Nouveaux services avec des contraintes
différentes
-
Interconnexion de réseaux existants sur de
longues distances
Apport de l’intégration de services :
- 3 points de vue:
-
Utilisateur des services: avoir la QOS
souhaitée via un accès unique (interface normalisée)
-
Technologie utilisée: grande capacité des
nouveaux systèmes de transmission (FO, SDH, ADSL, techniques de commutation et
de multiplexage, etc…)
-
Concepteur réseau: optimiser les ressources,
réduire les coûts des équipements, simplifier le câblage, faciliter la
maintenance, simplifier la facturation des clients
Problématique :
- Besoins en débits plus importants :
-
Échange de données plus important
-
Applications multimédia
-
Numérisation audio et vidéo
- Besoins en QOS(multimédia)
Les services ont des contraintes
différentes en terme de QOS.
Caractéristiques des flux multimédias :
- Signaux audio et vidéo numérisés
-
norme G.7xx de l’IUT-T; codec PCM(MIC), ADPCM,
MPEG et JPEG, etc.
- Synchronisation entre l’émetteur et le
récepteur
- Augmentation du volume des données transférées
- Diffusion entre l’émetteur et plusieurs
récepteurs pour la téléconférence (Multicast)
Spécificités du trafic multimédia :
- Débit(s): plus élevés que pour les données
- Constant Bit Rate (CBR)- Variable Bit Rate (VBR) _à ABR et UBR- Délais de transit (latence) : temps qui
s’écoule entre l’envoi d’un mot et sa restitution côté récepteur
- Pas d’interactivité : délais longs acceptables: la norme G.114 préconise un délai de 400ms pour le RTC- Interactivité : < 200 ms, de préférence <150ms- Gigue faible indispensable: variation des
délais de transit due à la charge du réseau; Permet de savoir si les
paquets arrivent de façon régulière. on utilise des tampons mémoire pour
compenser la gigue
- L’écho: provient de la réflexion du signal
sur le câble( convertisseurs 2fils/4fils présents sur le RTC sur de
longues distances). L’écho est perceptible si délai de transit >25 ms.
Sinon on utilise les suppresseurs d’écho (G.165). 2 types d’écho: local,
généré par les terminaux lointain ,
généré à partir du passage 2fils vers 4 fils(rupture d’impédance);
- Perte de paquets tolérée: mesure le nombre
de paquets perdus
- Excellent
<5% ; Bon < 10%; Pauvre >10% et très mauvais >15%
La gigue: la variation ou déviation standard dans le temps d’arrivée des paquets. Une gigue élevée produirait une qualité irrégulière du son ou de l’image. La gigue peut être limitée en calculant le temps de transit attendu de chaque saut sur le chemin. Lorsqu’un paquet arrive sur le routeur, celui-ci vérifie la variation plus ou moins par rapport au temps prévu. Cette information est inscrite dans le paquet et adaptée à chaque saut. Si le paquet arrive en avance, il est retenu suffisamment longtemps pour le rapprocher du délai prévu. S’il est en retard, le routeur l’expédie le plus vite possible. Dans certaines applications, telle que la vidéo à la demande, la gigue peut être éliminée par l’utilisation d’un tampon sur le récepteur. Ainsi, la diffusion des images se fait par lecture à partir du tampon et non du réseau en temps réel(non adéquate pour les applications interactives telle que la téléphonie ou la vidéoconférence via l’internet).- Débit(s): plus élevés que pour les données
Codec Audio & vidéo :
Un flux est une séquence de paquets
entre une source et une destination. Les besoins de chaque flux sont
caractérisés par les paramètres de QOS suivants:
-
fiabilité (sémantique);
-
bande passante (débit);
-
temps d’acheminement et gigue (temporelles);
-
mode de connexion: connecté ou sans connexion.
Le parfait codec :
- Econome en bande passante
- Un bon MOS(Mean Opinion Score) qui exprime
la qualité sonore des codecs sur une échelle de 1 à 5
-
4<MOS<5: haute qualité
-
3,5<MOS<4: qualité standard
-
3<MOS<3,5: qualité moyenne
-
2,5<MOS< 3: communication possible
Qualité de service (QOS) :
- La Qualité de Service (QoS) est la
capacité à véhiculer dans de bonnes conditions un type de trafic donné, en
termes de disponibilité, débit, délais de transit, taux de perte de
paquets…
- QOS demandée par l’application ou QOS
offerte par le réseau – avec quelle garantie?
- Paramètres de la QOS
-
Débit(s)
-
Délais de bout en bout
-
Gigue (variation de délais)
-
Taux d’erreurs
-
Taux de perte de paquets ou trames
La
notion de QOS recouvre un ensemble de techniques destinées à offrir de bout en
bout aux applications le service dont elles ont besoin. Elle recouvre les 2
aspects: aspect temporel et aspect sémantique.
Types d’Applications :
- Asynchrone
-
pas de contrainte de temps ni contrainte de
débit.. Transfert de données (VBR)
-
Contraintes sémantiques
- Synchrone
-
Délai de transmission borné; stockage
important
-
trec-
tem <= dm
-
Débit variable Vidéo et voix compressés (VBR)
-
Contrainte
sémantique: essentiellement le taux de perte
- Isochrone
-
variation statistique du délai; gigue
constante; stockage réduit, exp voix et vidéo non compressés
-
Débit constant (CBR)
-
Moins de contraintes sémantiques
Contraintes
sémantiques :
-
Délivrer
les données au destinataire avec un taux d ’erreur borné; les paramètres
de mesure sont:
·
BER (Bit Error rate): taux d ’erreur bit
·
PER(Packet Error Rate) : taux d ’erreur
paquet -> CLR(Cell Loss Rate)
·
PLR (Packet Loss Rate): taux de perte de paquets
Paramètres de QOS :
Classification des applications :
- Les applications de données n’ont pas un
rythme imposé
-
Elles
peuvent s’adapter aux conditions de congestion du réseau
-
Le débit et le délai peuvent fluctuer, faisant
varier le niveau de confort de l’utilisateur
ü Les applications non
interactives (asynchrones) sont insensibles à ces fluctuations
ü Les applications peu interactives (bulk) y sont peu
sensibles
ü Les applications
interactives (burst) y sont les plus sensibles
-
Les
applications ayant des gros transferts (bulk) et utilisant TCP accélèrent dés
qu’elles le peuvent : elles sont dites « élastiques »
ü Du fait du fonctionnement de TCP
ü Ces applications, bien que peu exigeantes en général, sont
dangereuses pour les autres applications
ü Il faut donc les identifier
-
Les applications interactives ne sont pas
élastiques
ü Le débit qu’elles utilisent
est lié à l’activité des utilisateurs, pas à l’état de congestion du réseau
ü Ces applications ont un comportement statistiquement prévisible
- Les applications temps réel (voix, vidéo)
ont un rythme imposé (isochrone) qui doit se maintenir de la source
au destinataire
-
Elles s’adaptent beaucoup plus mal à l’état de
congestion du réseau
-
Le débit spécifié doit être assuré par le
réseau sous peine de non fonctionnement
ü Ce débit était constant dans
le cas des codecs sans compression
ü Le débit est variable quand les techniques de compression sont plus
évoluées
-
Le
délai doit être faible pour les applications temps réel interactives
ü Téléphonie ou vidéoconférence
-
Le délai doit en tout cas être le plus
constant possible
ü La variation de délai (la gigue ou jitter) doit être faible
-
Les
pertes de paquet ne sont pas récupérées par retransmission
-
Ces
applications utilisent UDP, qui ne tient pas compte de l’état de congestion du
réseau
ü Ces applications doivent donc être protégées
A t-on besoin de traiter la QoS?
- La bande passante au niveau LAN devient
énorme et bon marché
-
100
Mbps, 1Gbps, 10 Gbps, …
-
On peut se permettre de surdimensionner les
liaisons
- La
bande passante interne aux WAN devient énorme aussi
-
Jusqu’à des Térabps dans une même fibre grâce
à DWDM!
-
Les coeurs de réseau sont aujourd’hui
surdimensionnés
- La bande passante à l’interface LAN-WAN
est en train d’exploser
-
Grâce à ADSL (de 512 Kbps à 20 Mbps) puis FTTH
(50 à 100 Mbps)
- Les commutateurs et routeurs sont de plus
en plus puissants
-
Jusqu’à des dizaines de millions de paquets/s
Pourquoi ne pas simplement profiter
du surdimensionnement des lignes et des équipements?
- Sans ajouter un traitement de QoS qui
risque de freiner les performances et augmenter le coût!
Le traitement de la QoS est nécessaire :
- Les différents types d’applications
induisent des flux qui se contrarient
-
Les
transferts de gros volumes (par exemple les transferts de fichiers) sont
élastiques, et prennent toute la bande passante disponible
ü Que ce soit 64 Kbps ou 100Mbps!
-
Les
applications interactives (question/réponse) consomment une bande passante
prévisible, mais exigent des délais courts
ü Elles sont pénalisées par les transferts de fichiers
-
Les applications temps réel (téléphonie ou
vidéo) ne sont pas élastiques (besoin borné en bande passante), mais elles
doivent avoir un débit garanti, et un délai court et fixe
ü Elles sont pénalisées par les applications de gros transferts
- Avoir
une bande passante surdimensionnée ne suffit pas
-
Il
faut empêcher les applications élastiques de prendre toute la bande passante
- Avoir beaucoup de bande passante permet
juste de simplifier le traitement de la qualité de service
-
Besoin de mécanismes de QoS simples,
implémentés en hardware
Définition de la QoS :
ü C’est l’assurance pour un élément
(application, hôte, routeur, switch) que son trafic sera acheminé dans les
conditions voulues et prévisibles
–
Le délai doit être compatible avec les besoins de l’application
–
La bande passante doit être disponible
–
Le taux de perte de paquets doit être compatible avec l’application
–
La QoS se focalise sur les périodes de congestion
ü Le trafic doit être réparti en classes de
service de façon à isoler les applications qui se contrarient
-
Cela suppose d’analyser les flux qui doivent transiter sur le réseau
- Chaque classe de service doit
avoir les performances qui lui conviennent
Stratégies de traitement de la qualité de service:
Cinq moyens
complémentaires d’assurer la qualité de service
ü Surdimensionnement de la capacité du
réseau
ü Utiliser des applications
adaptatives
– Interpolation de données
manquantes (temps réel)
– Émettre à débit variable en
fonction de la congestion
– Buffers de réception pour
compenser la gigue, …
ü Traitement sélectif du trafic sans
réservation préalable
– Le trafic est classifié, et le
traitement différencié (DiffServ)
– Chaque classe a son traitement
spécifique
• Files d’attente séparées
• Traitement spécifique en cas de
congestion
– Les trafics à privilégier sont
prioritaires
ü Réservation dynamique de
ressources
– Frame Relay, ATM, IntServ - RSVP
ü Ingénierie de trafic
– Répartir le trafic dans le réseau
en fonction de la bande passante disponible
- MPLS
- Traitement de la QoS par flux élémentaire
ou par flux agrégés?
- Bilan du traitement par flux élémentaire
– Un flux élémentaire est un flux de
bout en bout
De PC à Serveur, ou de téléphone à
téléphone
– Chaque utilisateur définit ses
besoins en QoS au travers d’une API
– Avantage : meilleure garantie de
QoS pour chaque utilisateur
– Le traitement par flux élémentaire
oblige les équipements réseau à gérer un grand nombre d’informations d’état
- Bilan du traitement par flux agrégés
– C’est l’administrateur qui définit
le traitement de QoS pour l’ensemble des flux d’une même classe de service
– On garantit une probabilité de
bonnes performances
- Tendance actuelle
– Traitement de la QoS par flux
agrégés
– Compensation par le
surdimensionnement et les applications adaptatives
– Contrats commerciaux (SLA) basés
sur des probabilités de performances
- Dans quelle couche OSI doit-on traiter la
qualité de service?
ü Traitement au niveau des couches
supérieures?
– Oui si on veut compenser les
imperfections résiduelles de QoS
– Par TCP (applications élastiques)
ou par les applications adaptatives (VoIP)
ü Traitement au niveau 3?
– Oui si on veut conserver une QoS
sur l’ensemble du parcours
– Traitement dans les routeurs
ü Traitement au niveau 2?
– Oui si on veut que la QoS soit
homogène de bout en bout
– Traitement dans chaque commutateur
de chaque sous-réseau multipoint
ü Le traitement de la qualité de
service est répartie dans toutes les couches
– La répartition des rôles est
variable selon les modèles, c’est le résultat final qui compte!
·
Exemples : RTC, VoIP sur Internet, ToIP en
entreprise